Le Manuel de droit fiscal de Tiberghien se doit de figurer dans la bibliothèque de tout fiscaliste qui se respecte. Depuis plus de 65 ans, cet ouvrage fait office d’encyclopédie par excellence de la fiscalité belge. Mais qui était Albert Tiberghien ? Saviez-vous, par exemple, qu’il a rédigé la première édition du Manuel seul, enfermé dans une chambre d’hôtel à Nice ?
Albert Tiberghien est à l’origine du droit fiscal en Belgique. Voici ce qu’il disait de sa discipline :
Nous vous proposons de découvrir cet homme hors du commun et la genèse de son manuel.
Albert Tiberghien : expert fiscal, artiste et entrepreneur
Albert Tiberghien fut un homme exceptionnel. C’est en 1955 qu’il a rédigé la première édition du Tiberghien — Manuel de Droit Fiscal qui, 65 ans plus tard, reste la référence absolue en matière de fiscalité, l’ouvrage auquel les tribunaux font régulièrement référence dans leurs décisions et jugements.
Tiberghien, qui avait initialement l’ambition de se consacrer à la peinture, vit cette aspiration balayée lorsque sa mère l’envoya à l’université pour y étudier le droit. Il s’est alors découvert une nouvelle passion pour le droit fiscal. Ce qui ne l’empêcha pas de s’évader dans l’art, la culture et la musique. Il fut un peintre de talent et jouait du piano et du violon.
Cet homme de génie fonde son propre cabinet de conseils fiscaux en 1939 qu’il baptise Tiberghien&Co. Poursuivant ses ambitions, en 1941, il devient professeur de droit fiscal. L’une de ses plus grandes réalisations est sans conteste la création de la ‘’Fiscale Hogeschool’ (Haute école fiscale) de Bruxelles en 1969, qui a formé plusieurs générations de fiscalistes.
Albert Tiberghien était entrepreneur dans l’âme : on lui doit également la fondation de la Fédération nationale des conseils fiscaux et de la Confédération fiscale européenne, qu’il a toutes deux présidées, ce qui fit de lui un acteur aussi incontournable qu’incontestable du monde de la fiscalité. Son ouvrage phare, le Manuel de Droit Fiscal, reste une ‘bible’ pour les fiscalistes et renforce, aujourd’hui encore, cette position de leader. Plus de 20 ans après son décès en 2001, Albert Tiberghien continue de marquer les esprits d’une empreinte indélébile.
La genèse du premier manuel
Le Manuel de Droit Fiscal (‘Le Tiberghien’, en langage familier) fait, depuis des décennies, figure d’encyclopédie de référence en matière de fiscalité belge. Aujourd’hui, pas moins de 99 auteurs y travaillent pour offrir un aperçu complet de la fiscalité de notre pays, ce qui contraste de façon saisissante avec les débuts : tout a commencé dans une chambre d’hôtel à Nice où Tiberghien travailla en solo.
Pour comprendre, il faut remonter à l’année 1939 : c’est son professeur de droit civil qui a fait germer en lui l’idée du manuel : « Spécialisez-vous dans les impôts sur le revenu ou dans les droits d’enregistrement ou dans le droit des timbres, mais n’oubliez jamais que la fiscalité forme un tout. » Ce sont ces mots qui ont fait naître le rêve de créer une encyclopédie fiscale.
Tiberghien était un homme d’action et, en 1954, joignant le geste à la parole, il s’est enfermé un mois à Nice dans un hôtel avec vue sur la Méditerranée. Il y a travaillé jour et nuit à l’élaboration de son ouvrage fondateur. Le succès fut au rendez-vous avec, dès la fin janvier 1955, la publication du premier Manuel de Droit Fiscal.
Nice en 1954
En individualiste obstiné, Tiberghien a d’abord édité lui-même son manuel. Ce n’est qu’en 1989 que Wolters Kluwer a eu l’honneur de publier le Manuel de Droit Fiscal, premier du genre au monde à proposer des illustrations.
Aujourd’hui encore, Tiberghien Avocats, le plus grand cabinet fiscal de Belgique, a pour vocation de fournir le travail de référence en matière de fiscalité en Belgique. Le manuel compte aujourd’hui plus de 3 000 pages et couvre l’intégralité de la fiscalité belge, tant au niveau fédéral que régional, ainsi que la fiscalité internationale. Le ‘Tiberghien’, comme on l’appelle souvent, est donc l’ouvrage incontournable auquel tous les fiscalistes se réfèrent depuis plus de 60 ans.
